ROBUSTESSE
Garibaldi
Bentley nous permet de valider la robustesse de la piazza Gae Aulenti. Sa qualité est le résultat d’un traitement réussi des espaces propices aux activités passives et actives. Les boutiques et restaurants de la place s’expriment soit par l’installation le terrasses, soit par une fenestration planché/plafond avec entrées sur l’espace public. Ces secteurs sont finalement couverts par un système de parasol à grande échelle qui sert aussi de limite permettant la définition des circulations. L’encadrement (« the edge » - Bentley) met ainsi en relation les utilisateurs passifs et actifs. Les terrasses donnent sur l’espace de jeu tout en étant protégées des éclaboussures par la présence d’un long banc circulaire et d’un couloir laissé à circulation. Les deux secteurs se servent respectivement : les clients sont divertis par le spectacle des jeux d’eaux et les enfants sont sécurisés par la surveillance constante de la clientèle des restaurants.
Malgré sa grande superficie, la place Gae Aulenti fut dessinée pour permettre la colonisation des espaces centrales. La présence de bancs ceinturant les jeux d’eaux (le cœur de la piazza) aide l’appropriation. Ces derniers épousent des formes diverses permettant une variété d’usages. Des tracés marquent le sol, suivant les circulations prévues lors de la conception.
Malgré l’absence de végétation, l’espace public porte une réflexion bioclimatique. La disposition des tours permet l’entrée de lumière et limite l’accélération des vents. Les plans d’eaux et les dispositifs d’ombrage servent le microclimat du lieu, rafraîchissant considérablement l’espace durant les jours le plus chauds de l’été.
Varesine
Plusieurs interrogations sont à poser quant à la robustesse du secteur Varesine. Alors que l’intention initiale proposait une aire collective sans barrières et sur un même niveau ( reliant ainsi les cours arrière des maisons de ville et les bâtiments à bureaux), cette dernière fut grandement altérée durant la progression du projet. Bien que l’espace public accueille des activités libres, le projet actuel sépare ce lieu en deux fonctions distinctes et tente de privatiser chaque usage. L’espace parc, avec ses sentiers et sa verdure, attire une clientèle différente de celle de la voie asphaltée côté bureaux. L’échange entre ces deux types d’espaces est entrecoupé d’un surhaussement qui amplifie la ségrégation des deux voies et nuit conséquemment à la robustesse du lieu. De plus, la section parc, par ses nombreux parcours piétons, coupe et divise l’espace vert en petites sections moins aptes aux activités sportives de groupes par exemple. On y voit une volonté de contrôler les événements qui y prennent place afin de conserver le calme des maisons de ville.
Les espaces bureaux, bien qu’entièrement fenestrés au rez-de-chaussée, ne contribuent en rien en l’activité extérieure. Ils ne se prolongent nullement sur l’espace public et leurs vitrines n’interagissent pas avec la circulation. Actuellement, seul un nombre faible de commerces de détail y est établi et leurs interactions sont très faibles avec les espaces adjacents. Un constat semblable s’applique aux murs aveugles des maisons de ville. Celles-ci se retirent complètement de tout contact visuel ou physique avec l’espace public, tant pour la cour arrière que pour la façade sur rue. Le côté cour se trouve à séparer les maisons de ville par une clôture plutôt imposante en plus d’être surhaussé par rapport au niveau du parc. La façade avant, elle, se traduit en une élévation quasiment aveugle avec des ouvertures étroites. Cela diminue toute interaction à proximité des résidences. Similairement, les terrasses des maisons de ville, par leur forte hauteur, limitent aussi l’interaction avec l’espace public.
D’autre part, ces terrasses restreignent l’usage possible de l’espace privé. À la différence d’une cour intérieure, leurs dimensions très définies limitent les adaptations à des activités futures. L’usage se restreint donc uniquement à la détente ou à l’intégration de mobilier quelconque, avec très peu d’opportunités d’y cultiver, par exemple, un jardin. Bien que cette disposition puisse convenir à une clientèle de passage, on peut se questionner sur la pertinence des telles habitations pour les milanais.
Enfin, la typologie, ainsi que les dimensions des lots sur lesquels les maisons de ville s’implantent, réduit la robustesse des résidences. La proximité des bâtiments entre eux, leur ratio plancher/terrain élevé et l’absence de cour arrière brime toute possibilité d’agrandissement. On remarque cependant que la taille des bâtiments se porte bien à un redimensionnement des unités (deux appartements plutôt qu’une seule maison par exemple).
SOURCE: GOOGLE MAPS
SOURCE: PELLI CLARKE PELLI ARCHITECTS
SOURCE: ADSTTC
SOURCE: HASHSLUSH
SOURCE: SKYSCRAPPERCITY
Comparaison entre le concept prévu et la réalisation
Plan et coupe de Varesine
SOURCE:DOCUMENTATION PERSONNELLE
SOURCE:PORTA-NUOVA
CRITIQUE DES THÉORIES ET ANALYSE URBAINE