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EN QUELQUES CHIFFRES
UN PAS VERS L'INNOVATION

Porta Nuova s'inscrit comme un projet en hauteur avec un fort impact architectural. Il comprend notamment:

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Tour UniCredit: plus haut gratte-ciel de l'Italie

Tour Solaria: plus haute tour résidentielle de l'Italie

Tour Diamante: caractérisé par sa forme quadrillée

Bosco Verticale:  dite « forêt verticale », les tours se distinguent par la végétation suspendue

GARIBALDI

SOURCE: PLP ARCHITECTS

ISOLA
VARESINE
4.1  SECTION GARIBALDI
4.1 GARIBALDI

Le premier secteur développé dans le projet s’intitule Garibaldi (de par sa proximité à la gare du même nom). Résultat de la collaboration entre le groupe Hinnes et Jan Gehl Architects, l’espace public est encadré de tours à bureau à très forte densité (les plus hautes tours de Milan). Ce secteur cherche à introduire un nouveau skyline à la ville en contraste direct avec un bâti avoisinant. Il s’agit d’un changement d’échelle immédiat ne suivant aucuns principes établis de densification progressive. Malgré cette insertion questionnable dans le tissu, le projet cherche tout de même à établir un rapport cohérent entre sa grande hauteur et l’espace public sous-jacent.

 

Le cœur du projet, la place Gae Aulenti, se développe autour de six principes : La vie urbaine, la végétation, l’effet de bordure, la dispersion de l’eau, l’entrée de lumière et le traitement au sol. La forme et le positionnement des tours est ainsi générée en suivant des règles d’ensoleillement. L’espace public s’encadre de restaurants et de magasins servant à l’animation; le projet, en tant que point de repère dans la ville, devrait (en théorie) y attirer des gens. 

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4.2 ISOLA

SOURCE: MANENS-TIFS

La place s’anime par des jeux d’eau. L’eau en devient l’un des éléments centraux du projet : on diminue l’envergure la place publique par trois bassins servant autant l’entrée de lumière au sous-terrain qu’a l’accumulation des eaux de pluie. Ces eaux sont ensuite réutilisées pour la climatisation des tours. Au fil du projet l’intention d’implanter de la verdure à l’espace public a été changé en un système de parasols gigantesque apposés de panneaux photovoltaïques. Le traitement du sol suggère, par un changement de couleur et l’ajout de mobilier intégré, une distribution entre sous-espaces et circulation dans la place publique. 

 

Tous ces efforts servent donc à favoriser l’acceptabilité de ces nouvelles tours par l’ajout d’un espace public de qualité. Cependant, par sa polarité, la gare de Garibaldi a, au fil des années et bien avant le projet, encouragé la transformation d’une rue avoisinante en une rue commerciale. Animée et totalement transformée en fonction des besoins du quartier à travers les époques, cette rue typiquement milanaise s’est piétonnisée.  Il y donc une duplication, au même endroit, d’une offre pour une demande qui n’a pas changée (si ce n’est de devoir maintenant accommoder plus de travailleurs). Bien que la place publique du secteur Garibaldi s’y soit connecté, nous questionnons à quel public s’adresse réellement la piazza Gae Aulenti. 

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Sur la plan fonctionnel, le secteur Garibaldi répond aux besoins du centre d’un TOD. Connectée autant au réseau de métro et de tram, qu’à la gare (puis à l’aéroport), elle offre autant logements que bureaux, des places de parkings, une épicerie et tous les services pour répondre aux besoins du quotidien.

SOURCE:  PELLI CLARKE PELLI ARCHITECTS

SOURCE:  METRORICERCHE

4.2 SECTION ISOLA

Le secteur d’Isola fut porté par la ville de Milan au moment des propositions de développement du nouveau quartier d’affaire. Sorte de mea culpa pour calmer les foules, les espaces du secteurs sont majoritairement gazonnés et végétalisés. Les fonctions attribuées sont alors culturelles ou résidentielles. Le parc sert par exemple à couper la piazza Gae Aulenti des bruits de l’autoroute mais aussi à offrir une alternative à la densité bâtie avoisinante. L’aménagement du parc (inachevé et retardé à plusieurs reprises au moment de l’écriture) devrait miser sur une mixité de parcours piétons traversant des espaces informels formés par la végétation d’un arboretum urbain. 

 

Alors que la vision initiale promettait une valorisation de la culture locale et l’aménagement de petits commerçant, l’opportunité économique s’est probablement avérée trop intéressante aux yeux des Nike, MUJI et Urban Outfitters. L’échelle humaine et l’espace libre suggérée aux premières ébauches du projet a été remplacée par une tour de 23 étages servant de quartier-maitre à COIMA. La dimension de l’espace servant à l’exposition et à la diffusion culturelle a été conséquemment diminuée. 

SOURCE:PORTA-NUOVA

Le secteur Garibaldi se rattache au plan de développement du RAGGI VERDE mentionné aux pages précédentes. L’idée de verdure en ville se cristallise dans l’architecture de Stephano Boeri jusqu'à ajouter des arbres à chacun des étages d’une tour d’habitation (le Bosco Vericale). Toujours en contraste avec les intentions initiales de la ville, les logements se rattachent à une fourchette de prix qui s’adressent plutôt aux riches employés du secteur.

4.3 VARESINE
4.3  SECTION VARESINE

Le secteur Varesine correspond à l’extrémité plus tranquille et plus résidentielle du projet. Les bureaux sont ici en second plan. Il s’agit aussi d’une des terminaisons du socle. Cet ilot surdimensionné est le théâtre d’une cohabitation d’usages difficile. Comme nous en reparlerons aux pages suivante en analysant le projet selon les critères de Bentley, forcer l’apparition d’un socle crée des dynamiques particulières à l’intérieur des ilots et par rapport aux unités morphologiques. Cette complexité s’est répercutée dans la mise en place du projet qui a, comme nous le verrons, grandement changée au fil des itérations créatives. 

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La première version se basait sur le traitement de l’espace publique proposé par Jan Gehl. Les habitations qui faisaient face aux bureaux combinaient des appartements aux étages avec des commerces au rez-de-chaussée dans une volonté d’impliquer les travailleurs dans leurs pauses et stimuler la vie urbaine. En plus de permettre une augmentation plus graduelle de la densité jusqu’à en arriver aux tours, cette implantation favorisait la perméabilité de l’ilot sur son axe court. 

SOURCE: PORTA-NUOVA

Cette stratégie proposait ensuite de cadrer l’ilot par l’ajout d’une tour venant fermé le coin donnant sur l’avenue. Nous considérons que cette solution amenait une meilleure cohabitation des usages. Avec le temps, pour diversifier son offre immobilière, le projet a changé la proposition d’appartements pour des maisons de ville. Cette privatisation et unification de la bande de pertinence de l’ilot a totalement changé le rapport entre les fonctions présentes sur le site. Le cœur de l’ilot est devenu un endroit ambigu à cheval sur la vie privée des maisons de ville et l’activité des bureaux. La perméabilité sur l’axe court de l’ilot a été remplacé par un parcours traversant l’axe long permis par la disparition de la tour précédemment prévu en coin d’ilot. L’unité morphologique incluant les maisons de ville s’est vu affublée de 300 mètres de façade aveugle. Les tours sont devenues des éléments hors d’échelle à côté de la faible hauteur du bâti résidentiel. Pour résoudre les problèmes créés par cette nouvelle version du projet, les concepteurs ont ensuite cherché à dissocier bureaux et habitation par des rampes, des espaces végétalisés, des garde-corps et un énorme puit de lumière. La première partie du socle (l’emplacement des tours d’habitation) est demeurée constante à travers le projet, cependant, la proximité d’une place publique plus animée (Piazza Gae Aulenti) en fait un espace délaissé. Les quelques cafés aux rez-de-chaussés servent certes les habitants, mais ne provoque pas outre occupation de la place.

CRITIQUE DES THÉORIES ET ANALYSE URBAINE

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